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Neurotransmetteurs et micronutrition

La complexité du cerveau humain est abyssale. La plupart des signalisations sont interdépendantes et le système nerveux central est soumis à diverses influences : celle des neurotransmetteurs, celle des systèmes hormonaux et immunitaires.
Les neurotransmetteurs sont indispensables à notre bien-être, car ce sont eux qui permettent au cerveau de communiquer avec le reste du corps : sans eux, il n’y aurait pas de contraction musculaire (volontaire ou involontaire), pas de respiration et les hormones ne seraient pas délivrées. Sans eux, nous serions incapables de voir, de penser, de comprendre, de nous souvenir, d’éprouver des joies ou des peines. Beaucoup de substances jouent le rôle de neurotransmetteurs. Dopamine et sérotonine sont très importantes pour le contrôle qu’elles exercent sur les neurones.

Dopamine et Sérotonine : petit rappel

La dopamine est un neurotransmetteur (liquide permettant le malade le passage de l’influx nerveux entre les neurones ou cellules nerveuses) appartenant aux catécholamines dont il existe trois catégories :
L’adrénaline.
La noradrénaline.
La dopamine.
La dopamine est la substance jouant dans le cerveau un rôle sur le contrôle des mouvements. Contrairement aux autres catécholamines, la dopamine possède des capacités vasodilatatrices (augmentation du calibre des vaisseaux) au niveau des reins, de l’intestin et des coronaires. On la considère parfois comme l’hormone du bonheur et de la satiété.
Sa fabrication est assurée par une variété de neurones appelés dopaminergiques, que l’on retrouve dans :
l’hypothalamus (zone centrale du cerveau jouant un rôle de régularisateur des fonctions de l’organisme (faim, chaud-froid, activité sexuelle etc.), le locus niger, zone du pédoncule cérébral située dans le mésencephale (ou cerveau moyen), situé entre le cerveau et la moelle épinière. (cette zone intervient dans la régulation des mouvements automatiques), les corps striés (amas de substance grise noyés dans la substance blanche : noyaux gris centraux) situés à la partie inférieure des deux hémisphères cérébraux, et ..l’intestin ! En effet, 50% de la dopamine est produite par le microbiote intestinal. 200 Millions de neurones intestinaux communiquent en permanence avec ceux de notre cerveau..

Entre ces différentes zones existent des liens appelés les voies nigrostriées. Certaines maladies sont liées à l’absence (ou au déficit) en dopamine dans ces voies nigrostriées :
La maladie de Parkinson est l’affection neurologique la plus connue. Elle s’accompagne de tremblements, d’une diminution des mouvements, d’une hypertonie (rigidité dans les mouvements qui apparaissent saccadés), de tremblements lents et réguliers, affectant surtout les mains et les pieds (exagéré par les émotions, et disparaissant lors des mouvements volontaires et pendant le sommeil).
Taux sérique de la dopamine :
50-580 picomolles par litre soit 10-110 picogrammes par millilitres.
maximales : 2900 nanomoles par 24 heures soit 550 µg par 24 heures
Dosage dans les urines :
picomolles par litre X 0,189 = picogrammes par millilitres.
picogrammes par millilitres X par 5,27 = picomolles par litre.

La sérotonine est un neuromédiateur ou neurotransmetteur (substance transmettant l’influx nerveux entre les neurones et entre un neurone et un muscle). Cette substance est dérivée d’un acide aminé, le tryptophane (acide aminé essentiel)
Les neurones sérotoninergiques c’est-à-dire susceptibles de fabriquer de la sérotonine sont relativement peu nombreux à l’intérieur du cerveau. Mais ils semblent pourtant jouer un rôle primordial dans le fonctionnement de celui-ci, essentiellement ce qui concerne l’humeur, l’émotivité ou encore le sommeil. C’est la raison pour laquelle on oriente les recherches vers une dysrégulation des systèmes sérotoninergiques. Il en est de même pour certaines dépressions. 95% de la sérotonine est produite parnos bactéries intestinales.

La synthèse de la sérotonine telle qu’elle s’effectue à l’intérieur du cerveau nécessite deux étapes (comme pour la dopamine) : le tryptophane est tout d’abord transformé en une substance intermédiaire portant le nom de 5-HTP (5-hydroxytryptophane). Cela nécessite l’action d’une enzyme : la tryptophane hydroxylase. Le 5-HTP est ensuite converti en 5-HT par l’action d’une autre enzyme : 5-HTP décarboxylase. La synthèse de la sérotonine à l’intérieur du cerveau va avoir des limites : la quantité de tryptophane qui est disponible à l’extérieur des cellules qui baignent les neurones. La source de tryptophane lui-même provient du tryptophane du sang et le tryptophane du sang provient de l’alimentation d’un individu. C’est ainsi qu’un déficit en tryptophane à l’intérieur de l’alimentation aboutira relativement rapidement à une diminution des taux de sérotonine à l’intérieur du cerveau.
Une fois la sérotonine libérée au niveau des terminaisons des axones, la 5-HT est éliminée de la synapse par un transporteur membranaire spécifique. Le retrait de la sérotonine de l’intérieur de la synapse est directement dépendant de la présence ou de l’absence de certaines substances (médicament tel qu’un antidépresseur, drogues etc.). Pour éviter le retrait trop important ou trop rapide de la sérotonine, le cerveau utilise un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine que les chercheurs en pharmacologie ont réussi à synthétiser. Il s’agit entre autres de certaines molécules comme la fluoxétine (Prozac).

Neurotransmetteurs et rythmes circadiens

Nous sommes tous soumis durant la journée à l’impact des neuromédiateurs avec une prépondérance alternée typiquement chronobiologique :

  • La Dopamine : « le starter »
    -Eveil, créativité, imagination, inspiration
    -Projection dans le futur
    -Projets, attrait de la nouveauté
    -Motivation
  • La Noradrénaline : « l’accélérateur »
    Énergie, courage, persévérance, plaisir de l’action
  • Sérotonine : « le frein »
    -Calme, qualité du sommeil, régulation de l’anxiété
    – Prudence
    – Patience
    – Bonne humeur, régulation de l’humeur

Notre personnalité, nos émotions, nos actions sont la résultante d’un équilibre. Quand on les connait bien, on peut caractériser la personnalité de certains patients et adapter leur traitement.

  • Le dopaminergique
    Recherche de la nouveauté
    Impulsif
    Extravagant
  • Le noradrénergique
    La sociabilité
    Soucieux de plaire et d’aider
    Sentimental
    Emotif
  • Le sérotoninergique
    L’inhibition
    Timoré
    Inquiet
    Craignant la douleur

Les déficiences en neurotransmetteurs

Les causes sont multiples : l’environnement, le stress, la génétique…
Les carences en sérotonine peuvent être dues à une diminution du précurseur (tryptophane) causé par l’âge, l’inflammation, des apports alimentaires déséquilibrés, un stress chronique (augmentation du cortisol qui inhibe la conversion de tryptophane en 5-HTP), une élévation de la MAO (enzyme entraînant la destruction des neuromédiateurs)
Indifférence
Manque d’initiative
Fatigue
Tristesse
Repli sur soi
Asthénie psychique
Faible estime de soi
Autodépréciation
Baisse de vigilance
Indifférence affective
Perte du plaisir
Manque d’énergie
Lassitude
Agressivité
Irritabilité
Anxiété
Impatience
Perte de contrôle
Tendance addictive

Les pistes en micronutrition :

certaines plantes ont des effets intéressants comme le rhodiola roséa. Plante adaptogène, le Rhodiola roséa contient un dérivé d’acide aminé soufré. Les effets:

• Bloque la recapture de la dopamine
• Préserve l’homéostasie des cellules soumises au stress
• Améliore l’incorporation intracellulaire du magnésium et réduit l’hyperexcitabilité des cellules
• Réduit la quantité de noradrénaline sécrétée par le système nerveux central soumis à un stress oxydant*
• Améliore l’élimination des toxines**
• Favorise l’utilisation de l’oxygène
Apport direct de 5-HTP et non de tryptophane.
Le 5-HTP ne rentre pas en compétition avec les autres acides aminés alimentaires (tyrosine, leucine, isoleucine, valine), il franchit facilement la barrière hémato-encéphalique et accroit de manière directe le taux de sérotonine.
Le Rhodiola roséa réduit l’excès de cortisol lié au stress, il possède un effet IMAO, c’est à dire qu’il inhibe l’enzyme destructrice des neurotransmetteurs, il favorise la persistance de la sérotonine dans la synapse, en bloquant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
*étude menée par Messina SA et al. en 2000 – Attenuation of oxidative damage to DNA by taurine and taurine analogs)
**étude menée par Dawson R et al. en 2000 – Taurine inhibition of metalstimulated catecholamine oxydation)

La taurine
Acide aminé précurseur de la dopamine et de la noradrénaline car l’apport de tyrosine n’aboutit pas toujours à une augmentation des taux cérébraux de dopamine et noradrénaline.
La taurine aide à fixer le magnésium

La tyrosine
la tyrosine hydroxylase (TH), une enzyme clé dans la conversion des acides aminés en catécholamines,est normalement vite saturée .Dans ces conditions la meilleure façon d’augmenter les concentrations en DA et NA se fait par :
• blocage de la recapture (rhodiola rosea, taurine)
• et/ou par diminution de la MAO (rhodiola roséa)
D’où l’intérêt d’associer à la tyrosine des ingrédients tels que le rhodiola roséa et la taurine qui permettent d’éviter le catabolisme trop important de la NA et DA et donc d’améliorer la signalisation dopaminergique.

Les vitamines du groupe B
• Augmentent la synthèse de la dopamine, adrénaline (vitamines B3,B6) et la methylation (B9,B12)
• Améliorent les fonctions immunitaires et nerveuses.Toutes les vitamines B sont hydrosolubles et se
retrouvent dans toutes les cellules corporelles. Ne s’accumulant pas, leurs doses doivent être renouvelées
quotidiennement et tout excès momentané est excrété dans l’urine.

La vitamine C
• Joue un rôle important dans la synthèse des neurotransmetteurs cérébraux (vecteurs de l’impulsion nerveuse) : dopamine, noradrénaline, tryptophane.

Les Co-facteurs
Le magnésium
• Élément clé de la transformation d’énergie
• Intervient auprès des enzymes qui participent à la transformation des sucres et des graisses en énergie
utilisable par le muscle