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Le Coenzyme Q10, état des lieux

Le coenzyme Q10, également connue sous le nom d’ubiquinone, est une substance, semblable à une vitamine liposoluble, qui est présente dans la plupart des cellules eucaryotes, essentiellement dans les mitochondries, où elle participe à la chaîne respiratoire dans le cadre de la respiration cellulaire aérobie.

Découverte par Peter Mitchell qui reçut le prix Nobel de chimie en 1978, le Coenzyme Q10 est indispensable au catabolisme des lipides et à la production d’énergie dans les cellules.

Il est impliqué dans 95 % de l’énergie physiologique nécessaire quotidiennement et c’est la raison pour laquelle cet enzyme est essentiellement trouvée dans les cellules musculaires, notamment pour mobiliser les graisses de réserve lors d’efforts intenses, dans les cellules cardiaques, au métabolisme si particulier, les cellules pulmonaires et hépatiques, certains de ces tissus étant sollicités 24 heures sur 24 !

Dans sa forme pure, le coenzyme Q10 est une poudre cristalline jaune orange, sans goût ni odeur. Elle est en partie absorbée avec notre nourriture, mais est également produite dans le corps lui-même.  Ce coenzyme, présent dans toutes les cellules humaines, intervient dans la transformation de l’énergie fournie par l’alimentation en énergie utilisable par la cellule. Ce n’est qu’à la suite de cette transformation, effectuée dans les mitochondries, que l’énergie contenue dans la nourriture peut être utilisée par le corps humain. 95 % des besoins corporels en énergie sont transformés à l’aide du coenzyme Q10. Les organes nécessitant le plus d’énergie (tels que le cœur, les poumons et le foie) présentent également les taux de coenzyme Q10 les plus élevés. Ce coenzyme Q10 est très important pour l’organisme humain et ne peut être remplacée par aucune autre substance. il diffuse librement dans la bicouche lipidique car il s’agit d’une benzoquinone qui est soluble dans les lipides avec une longue chaîne.

Le coenzyme Q10 fut découvert il y a plus de 50 ans. Depuis plusieurs années maintenant, cette substance vitale est connue comme supplément essentiel. Le Coenzyme Q10 est une substance que le corps synthétise, notamment parce qu’elle intervient dans la production d’énergie et pour neutraliser les radicaux libres et les espèces oxygénées réactives (EOR). Avoir un taux suffisant de coenzyme Q10 permet à l’organisme de protéger ses cellules et diminue le risque de maladie chronique, notamment de maladie cardiovasculaire. Le point de départ de la synthèse est un acide aminé, la tyrosine (ou la phénylalanine), et l’opération nécessite la présence de vitamine B6.

Le CoQ10 est lipophile : sa biodisponibilité est donc délicate et requiert des formes moléculaires et des galéniques particulières. La micellisation naturelle s’avère la plus efficace. Une étude comparative de différentes formes de CoQ10 a été menée et démontre les performances de bio-assimilation supérieures pour la forme micellaire deCoQ10.

 

Histoire du coenzyme Q10

Le Coenzyme Q10 a été découvert et isolé en 1957 aux États-Unis, mais ce sont les Japonais qui en ont découvert les propriétés thérapeutiques au début des années 1960 après avoir observé que les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque congestive en présentaient de faibles taux. Dans ce pays où, depuis 1974, le coenzyme Q10 est homologué pour le traitement de l’insuffisance cardiaque congestive, des millions de patients en prennent quotidiennement. On l’emploie également à cette fin en Europe, en Russie et en Israël. Son usage sous prescription pour l’insuffisance cardiaque est nettement moins répandu en Amérique du Nord.

Dans les années 1960, on a également découvert que les malades atteints de divers cancers (sein, poumon, prostate, pancréas, côlon, rein, etc.) avaient généralement des taux de coenzyme Q10 anormalement bas. Les suppléments nutritionnels connaissent, depuis ces découvertes, un certain succès auprès des patients atteints d’un cancer ou des personnes à risque d’en contracter un.

 

Rôle physiologique

À la suite de sa découverte du rôle significatif joué par le Coenzyme Q10 dans la production de l’énergie le Pr Peter Mitchell, chercheur anglais, reçut le prix Nobel de chimie en 1978. Le Coenzyme Q10 intervient en effet dans la chaîne respiratoire, qui assure la production d’énergie utilisable par la cellule sous forme d’ATP. C’est un intermédiaire qui a la capacité de varier entre une forme oxydée et une forme réduite, et donc de transférer des électrons d’un complexe enzymatique à l’autre (de la NADH-déshydrogénase à la cytochrome-réductase). En outre, certains pensent que le Coenzyme Q10, qui aurait un rôle d’antioxydant, protégerait nos cellules contre les effets supposés destructeurs des radicaux libres.

D’intérêt pour les sportifs, il aurait été montré que si on augmente par supplément alimentaire l’apport de Coenzyme Q10 de 60 à 100 mg/jour pour 4 à 8 semaines, la capacité à l’exercice est augmentée . La fréquence cardiaque est améliorée chez les malades cardiaques, le métabolisme lipidique est plus efficace et la consommation maximale d’oxygène (Vo2max) et le temps à l’effort sur tapis roulant.

La réduction du taux de Coenzyme Q10 est liée au vieillissement, ainsi que divers facteurs tels que l’effort physique extrême, le stress, une consommation accrue d’alcool et de tabac, de même que lors de maladies spécifiques. Certains médicaments réduisant le taux de cholestérol (les fameuses statines) freinent également la production naturelle de Coenzyme Q10 dans le corps sans que cela ait un rôle négatif démontré. Un taux faible de cette molécule serait corrélé avec un plus mauvais pronostic lors d’une insuffisance cardiaque mais ce résultat reste discuté.

Recherches sur le coenzyme Q10 et usages médicaux reconnus

Au Japon, de même que dans plusieurs pays européens, les protocoles de la médecine classique incluent l’administration de coenzyme Q10 pour traiter l’insuffisance cardiaque, divers troubles cardiaques ou cardiovasculaires, de même que pour contribuer à maîtriser l’hypertension artérielle. La Food and Drug Administration américaine a accordé le statut de médicament orphelin à certains produits de coenzyme Q10 pour le traitement de la maladie de Huntington et de l’encéphalomyopathie mitochondriale (troubles neuromusculaires rares associés à un dysfonctionnement des mitochondries).

Rôle thérapeutique

Hypertension

Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2007 ont scruté 12 essais cliniques (362 sujets en tout). Ils en ont conclu que, chez des patients souffrant d’hypertension, le coenzyme Q10 peut réduire la pression systolique et la pression diastolique sans effet indésirable notable1. Les dosages utilisés au cours des études ont varié de 60 mg à 100 mg, 2 fois par jour.

Insuffisance cardiaque

Chez les patients en insuffisance cardiaque, parce que l’exercice physique augmente la demande sur un coeur affaibli, les mesures de tolérance à l’exercice sont fréquemment utilisées pour surveiller la gravité de l’insuffisance cardiaque. Les niveaux de la coenzyme Q10 dans les cas d’infarctus sont plus bas, ce qui a conduit à plusieurs essais cliniques de supplémentation en coenzyme Q10 chez les patients. Bien qu’il existe des preuves que le coenzyme Q10 puisse être bénéfique, des essais d’intervention à grande échelle, bien conçus sont nécessaires pour déterminer si la supplémentation en coenzyme Q10 peut être un bon complément à la thérapie médicale conventionnelle dans le traitement de l’insuffisance cardiaque congestive. Des essais à grande échelle sont actuellement en cours.

L’emploi de CoQ10 comme adjuvant aux traitements classiques pour soigner l’insuffisance cardiaque fait partie des protocoles de traitement courants au Japon et dans certains pays d’Europe. Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2006 se sont penchés sur 11 essais cliniques (319 sujets en tout) et, tout en reconnaissant que la plupart des essais ont porté sur un nombre restreint de sujets, ils ont conclu que le coenzyme Q10 a un effet bénéfique chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque congestive. L’effet est plus prononcé lorsque l’insuffisance est légère ou modérée (classe I à III) et lorsque les patients ne prennent pas d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine(IECA). Les dosages utilisés au cours des études ont varié de 60 mg à 200 mg, 2 fois par jour.

Les chercheurs qui ont travaillé sur le sujet concluent également que les essais sur le coenzyme Q10 ont donné des résultats intéressants, mais que son effet sur la réduction de la mortalité chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque n’est pas établi, contrairement à celui des traitements classiques. Ces auteurs ainsi que d’autres experts jugent que les effets thérapeutiques du coenzyme Q10 demandent à être confirmés par des essais à double insu avec placebo de plus grande envergure et de meilleure qualité que ceux dont on dispose actuellement. Un tel essai est en cours auprès de 550 sujets souffrant d’insuffisance cardiaque de classe III et IV qui seront suivis durant 2 ans. Il est conçu de manière à vérifier l’effet du coenzyme Q10 (100 mg, 3 fois par jour) sur les complications et la mortalité causée par cette maladie.

Autres troubles cardiaques

Au cours de divers essais cliniques préliminaires, on a observé que le coenzyme Q10 pouvait être utile pour traiter certains types de cardiomyopathie (mauvais fonctionnement du muscle cardiaque). Les résultats d’essais cliniques préliminaires et d’études de cas indiquent que ce dernier pourrait prévenir les récidives et l’apparition de l’athérosclérose chez les personnes ayant subi un infarctus du myocarde.

Statines et douleurs musculaires

De 10 % à 15 % des patients prenant des statines se plaignent de douleurs musculaires. On a émis l’hypothèse que ces troubles seraient causés par le fait que la prise de statines fait baisser le taux de CoQ10 dans les muscles. Quelques essais ont été menés pour vérifier si une supplémentation en CoQ10 pouvait contrer ce problème, mais ils ont donné des résultats contradictoires.

Amélioration des performances physiques et récupération après l’effort.

En raison de son action bienfaisante sur le coeur et sur les muscles en général, on suppose que le coenzyme Q10 pourrait faciliter l’effort musculaire et cardiovasculaire (effet ergogénique). Les résultats d’un essai sans placebo mené auprès de sujets souffrant d’insuffisance respiratoire chronique ont laissé penser que le coenzyme Q10 pouvait améliorer la capacité de ces malades à fournir des efforts physiques, probablement en aidant le coeur à répondre à la demande. Plusieurs études confirment les bienfaits du coenzyme Q10 sur les performances sportives. L’une d’entre elle, réalisée par J Diaz Castro et son équipe, a testé pour la première fois l’effet d’une supplémentation orale en CoQ10 sur la prévention des dommages oxydants et de l’inflammation qui sont connus pour faire suite à un effort physique intense. Les participants ont été répartis dans deux groupes, l’un recevant le CoQ10, l’autre un placebo, puis soumis à une course de 50 km combinant plusieurs degrés d’effort physique. Les résultats montrent que le groupe supplémenté en coenzyme Q10 présentait une diminution du catabolisme musculaire (soit moins de dommages) et moins de marqueurs de stress oxydant. Ces résultats confirment donc le potentiel de la CoQ10 dans le soutien des performances sportives. En synergie avec la créatine – un acide aminé impliqué dans la contraction musculaire, et dans l’apport d’énergie aux fibres musculaires – le CoQ10 permet de mettre à disposition du muscle les éléments indispensables à son travail, à son effort et sa performance. Le coenzyme Q10 est un protecteur de la fibre musculaire.

Par ailleurs, les quelques essais cliniques menés auprès de personnes en bonne santé ou d’athlètes bien entraînés ont donné des résultats mitigés. Il semble que la supplémentation fasse augmenter la concentration dans le sang et le coeur, mais pas nécessairement dans les muscles squelettiques. Un seul essai, portant sur 25 skieurs de fond, a donné des résultats positifs au chapitre de la performance sportive. En revanche, l’effet antioxydant est prouvé car en diminuant les dommages cellulaires causés par un entraînement intensif, il permettrait de favoriser la récupération après l’effort. Les résultats de 2 essais récents menés au Japon indiquent en effet que le coenzyme Q10 a réduit les blessures musculaires d’athlètes pratiquant le kendo, ainsi que la fatigue causée par un exercice intensif.

Diabète

Sur la base du mode d’action du coenzyme Q10 sur le métabolisme et d’essais sur des animaux, certains experts ont émis l’hypothèse que la substance pouvait contribuer à faire baisser la glycémie chez les personnes souffrant de diabète. Cependant, 2 essais cliniques préliminaires n’ont révélé aucun effet chez les diabétiques. En revanche, le coenzyme Q10 a eu un effet positif sur la résistance à l’insuline de sujets souffrant d’hypertension. Les résultats d’une étude sur 74 sujets indiquent que la fourniture de 100 mg de produit, 2 fois par jour durant 1 an, a également eu, à long terme, un effet hypoglycémiant chez les sujets atteints de diabète de type 2.

Réduction de la toxicité des traitements du cancer

Certains médicaments contre le cancer, les anthracyclines notamment, ont des effets néfastes sur le coeur. Des essais sur les animaux et des études cliniques préliminaires indiquent que le coenzyme Q10 (de 30 mg à 240 mg par jour) pourrait avoir un effet protecteur contre ces effets toxiques. Les données sont prometteuses, mais restent préliminaires. Par ailleurs, on a rapporté plusieurs cas anecdotiques de stabilisation, régression ou rémission d’un cancer attribués à la prise de coenzyme Q10 (de 90 mg à 390 mg par jour, en complément aux traitements classiques). Des essais cliniques préliminaires récents laissent penser que la supplémentation en coenzyme Q10, combinée aux traitements classiques, pourrait réduire la récurrence des mélanomes et ralentir la progression des tumeurs chez les femmes atteintes de cancer du sein.

Vieillissement

Les teneurs cellulaires en CoQ10 s’amenuisent avec l’âge. L’opportunité de supplémenter l’organisme s’est présentée rapidement dès que ses rôles impérieux furent connus. La synthèse de ce coenzyme Q10 par le corps est moins bonne quand on avance en âge, ce qui signifie que l’alimentation et les suppléments peuvent s’avérer nécessaires à partir de 40-50 ans pour maintenir un taux protecteur. De plus, le coenzyme Q10 est intéressant dans toutes les maladies cardiovasculaires et chez les personnes qui prennent des statines ou encore des bêta-bloquants car ces traitements font baisser le taux naturel de coenzyme Q10, avec pour conséquence des douleurs musculaires.

Divers

Des essais préliminaires laissent penser que le coenzyme Q10 pourrait être utile en cas de migraine et pourrait réduire légèrement les symptômes de la maladie de Huntington, de la maladie de Parkinson, de l’ataxie de Friedrich, de la dystrophie musculaire et de la fibromyalgie.

Interactions avec certains médicaments

Nulle prise de produit n’est anodine et il est toujours nécessaire d’avoir un avis médical avant de prendre des compléments alimentaires. Des interactions existent et il s’agit d’être prudent :

  • Les effets hypotenseurs du coenzyme Q10 pourraient s’ajouter à ceux des médicaments utilisés pour traiter l’hypertension.
  • Les patients sous chimiothérapie anticancéreuse devraient consulter leur médecin avant de prendre un supplément.
  • En raison de sa similitude chimique avec la vitamine K, le coenzyme Q10 pourrait théoriquement contrer l’effet de la warfarine, un anticoagulant. Cependant, au cours d’un essai croisé auprès de 24 sujets, cette interaction n’a pas été observée. La marge de sécurité de la warfarine étant restreinte, il est tout de même préférable, si l’on prend aussi du coenzyme Q10, d’en aviser son médecin.
  • Certains médicaments peuvent réduire le taux de coenzyme Q10 dans l’organisme :
    – statines (hypercholestérolémie)
    – bêtabloquants, méthyldopa, hydrochlorothiazide, clonidine, hydralazine (hypertension)
    – glyburide, phenformine (diabète)
    – antidépresseurs tricycliques (imipramine, par exemple)
    – médicaments antipsychotiques de la famille de la phénothiazine.

 

Où trouver cet antioxydant puissant dans l’alimentation ?

L’alimentation fournit un apport journalier d’environ trois à dix milligrammes de ce coenzyme.

Il est surtout présent dans la viande et le poisson. Les légumes et les produits laitiers en contiennent relativement peu.

Les apports alimentaires quotidiens en coenzyme Q10 sont estimés à plus ou moins 10 mg ce qui correspond à une infime partie du coenzyme Q10 présent dans l’organisme. L’alimentation ne permet donc pas d’apporter la dose minimale efficace de 100 mg constatée dans de nombreuses études mais le fait de bien choisir ses aliments pour booster son taux n’est pas vain pour autant. Voici comment couvrir vos besoins en ce nutriment en garnissant votre assiette.

Manger des poissons gras

Le Coenzyme Q10 étant soluble dans la graisse, elle nécessite des lipides pour être absorbée et assimilée. Les poissons les plus gras sont donc aussi ceux qui auront le plus de CoQ10 assimilable. 85 g de hareng cuit contiennent ainsi 2,3 mg de CoQ10 quand la truite saumonée, moins grasse, affiche une teneur plus proche de 0,9 mg.

Si on consomme de la viande, préférer le bœuf et la volaille

Bœuf et poulet se classent parmi les meilleures sources alimentaires de coenzyme Q10. 100 g de bœuf apportent ainsi 3 mg de coenzyme Q10. La même portion de poulet renferme un peu plus de la moitié de coenzyme Q10, soit 1,6 mg. Dans l’œuf dur, vous trouverez une petite quantité de ce nutriment seulement : 0,1 mg.

Miser sur les noix, graines et huiles végétales

Toutes les sources alimentaires de CoQ10 ne sont pas d’origine animale. Cacahuètes, sésame et pistaches renferment aussi des quantités appréciables de ce nutriment (voir tableau) et une cuillère à soupe d’huile de colza 1 mg.

Choisir les bons fruits et légumes

Une orange de taille moyenne contient 0,3 mg de coenzyme Q10 et 100 g de brocoli ou de chou-fleur cuits, environ 0,6 mg. Une portion de framboises (100 g) apportera quant à elle 0,4 mg de ce nutriment.

 

 

Teneurs en CoQ10 en microgrammes/100 g produit frais
Aliments Kamei (1986) Weber (1997) Matilla (2001) Kubo (2008)
Boeuf 3100 3100 3650 3030-4010
Poulet 2100 1700 1400 1710-2500
Poisson 550-6430 430-2700 850-1590 180-13000
Brocoli 860 660 …… 701
Pomme de terre 100 52 50 105
Oeuf 370 150 120 73

Cependant, il se peut qu’un régime normal ne suffise pas à répondre aux besoins corporels. Les statines, médicaments qui bloquent la formation hépatique du cholestérol et secondairement la production de l’ubiquinone peuvent entraîner une carence. Lorsque les besoins en CoQ10 augmentent, un complément alimentaire, sous forme de gélules, peut être utile.

A dosage très élevé, la coenzyme Q10 pourrait être également utilisée pour traiter la maladie génétique de Léber qui s’attaque aux mitochondries du nerf optique mais les résultats obtenus sont peu convaincants.

Synthèse chimique

Trois méthodes différentes sont mises en œuvre pour la fabrication du coenzyme Q10 : la fermentation de levure, la fermentation bactérienne et la synthèse chimique. Le procédé de fermentation de levure résulte en un coenzyme Q10 à la configuration tout-trans, ce qui signifie qu’il est identique au coenzyme Q10 naturel que l’on trouve dans la viande, le poisson et d’autres produits.

La sécurité de la fermentation de levure a été confirmée par différentes études de sécurité effectuées. De plus, un test randomisé (aléatoire) en double aveugle avec contrôle placebo, (un protocole typique à l’industrie pharmaceutique) a démontré que la fermentation de levure est sûre et bien tolérée jusqu’à 900 milligrammes par jour. Le coenzyme Q10 produit par synthèse chimique génère également l’isomère cis (une configuration de la structure moléculaire que l’on ne trouve pas dans le CoQ10 naturel).

Depuis peu existe un coenzyme Q10 lipophile et hydrophile micellaire, avec une biodisponibilité plus importante.

Les dosages utilisés au cours des différentes études ont varié de 60 mg par jour à 100 mg, 2 fois par jour.
Comme le coenzyme Q10 est mieux absorbé en présence de gras, il est préférable de prendre le produit en même temps qu’un repas et/ou sous forme de gélule molle dans une base grasse.

 

Interactions avec des médicaments

Nulle prise de produit n’est anodine et il est toujours nécessaire d’avoir un avis médical avant de prendre des compléments alimentaires. Des interactions existent et il s’agit d’être prudent :

  • Les effets hypotenseurs du coenzyme Q10 pourraient s’ajouter à ceux des médicaments utilisés pour traiter l’hypertension.
  • Les patients sous chimiothérapie anticancéreuse devraient consulter leur médecin avant de prendre un supplément.
  • En raison de sa similitude chimique avec la vitamine K, le coenzyme Q10 pourrait théoriquement contrer l’effet de la warfarine, un anticoagulant. Cependant, au cours d’un essai croisé auprès de 24 sujets, cette interaction n’a pas été observée. La marge de sécurité de la warfarine étant restreinte, il est tout de même préférable, si l’on prend aussi du coenzyme Q10, d’en aviser son médecin.
  • Certains médicaments peuvent réduire le taux de coenzyme Q10 dans l’organisme :
    – statines dans l’hypercholestérolémie
    – bêtabloquants, méthyldopa, hydrochlorothiazide, clonidine, hydralazine dans l’hypertension
    – glyburide, phenformine dans le diabète
    – antidépresseurs tricycliques (imipramine)
    – médicaments antipsychotiques de la famille de la phénothiazine.

Les produits

Différents laboratoires commercialisent des produits à base de CoEnzyme Q10. Voici une liste non exhaustive de quelques marques que l’on peut trouver en pharmacie, parapharmacie ou par correspondance:

  • Normocardio (laboratoire Codifra). Le produit apporte 50 mg de Coenzyme Q10 pour 2 capsules. Il contient aussi des huiles de poissons, de l’ail noir, de la vitamine E, des vitamines B1 et D3.
  • Coenzyme Q10 fort (laboratoire Fenioux) 2 gélules apportent 200 mg de Coenzyme Q10
  • Coenzyx Q10 (laboratoire Oligosanté). Le produit apporte 200 mg de Coenzyme Q10 pour 2 gélules. Il contient aussi des huiles de poisson riches en EPA/DHA
  • Oemine Q10 (laboratoire Oemine). Le produit apporte 100 mg d’ubiquinone et des extraits de brocoli.

 

 

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