La nutrition est «À la mode». Tant mieux, on redécouvre enfin que la santé commence dans notre assiette. Vingt-cinq siècles après Hippocrate («que l’aliment soit ta première médecine»), on l’avait sérieusement occultée. Mais la nutrition est à la mode, façon XXIe siècle : exubérante et excessive, passant de la sous à la surmédiatisation, sur les ailes de la peur (grippe aviaire, vache folle, OGM, obésité, cholestérol, bio…) autant que du marketing tout-puissant et des faiseurs de miracle. Difficile aujourd’hui de distinguer le vrai du faux.
1. D’abord parce que la science elle-même – la vraie – ne progresse pas linéairement. Même les sciences exactes ont bousculé des vérités admises sans forcément les annuler : la physique d’Einstein n’a pas détrôné celle de Newton. Or, c’est peu de dire que la nutrition n’est pas une science exacte. Tout simplement parce que sa cible est la plus sophistiquée, la plus mouvante qui soit : l’homme, l’homme aux mille facettes, dont une seule de ses cellules est plus complexe que la plus puissante usine chimique. Reconnaissons-le : les assertions des scientifiques, même au top niveau de la recherche, se sont plusieurs fois contredites. Le lait était encore il y a peu nanti de qualités universelles. Aujourd’hui, il serait devenu, au regard de certains, un aliment à éviter. A contrario, le pain traînait, il y a deux ou trois décennies, une mauvaise réputation, on le considère presque comme un must de nos jours… Et néanmoins, la Recherche avance, pas à pas vers plus de vérité.
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