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Quoi de neuf sur les édulcorants intenses?

Il existe 11 édulcorants intenses autorisés dans l’union européenne. Ce sont des additifs alimentaires d’origine naturelle ou de synthèse. Leur caractéristiques sont communes:

  • pouvoir sucrant largement supérieur à notre sucre de table (saccharose)
  • apport énergétique nul ou très faible
  • aucun imact sur le taux de sucre sanguin (glycémie) et la sécrétion d’insuline
  • non cariogènes (alors que le sucre favorise les caries dentaires)

Nous sommes toujours confrontés en consultation à certaines idées reçues féroces à l’égard des additifs alimentaires. Comme beaucoup d’idées fausses sur la nutrition, elles circulent et sont transmises même parfois par des professionnels de santé! les réseaux sociaux n’arrangent pas non plus les choses..Il y a quelques années, les journaux télévisés avaient fait des gros titres sur la dangerosité supposée de l’aspartame et on comprend que cela puisse toujours inquiéter les consommateurs.
Tout ce brouhaha médiatique mérite une mise au point et de s’attarder sur certaines études et certaines allégations. Tout d’abord, il faut rappeler qu’un édulcorant est un produit qui a un goût sucré et qui est dépourvu de calories. Le sucre consommé est France est d’origine naturelle et végétale (contrairement à ce que certains pensent): soit à base de canne à sucre, soit à base de betterave sucrière selon la région. On pourrait faire du sucre avec plein d’autres produits (fruits, légumes ) mais le coût serait plus élevé..

Aspartame : épouvantail sanitaire ?

L’aspartame est arrivé il y a quelques décennies sur le marché des édulcorants après la saccharine et l’ensemble des cyclamates de sodium. Ces derniers étaient vendus en pharmacie et ont été attaqués pour leur soit-disant dangerosité ( ils sont toujours autorisés et vendus en pharmacie, en parapharmacie et en grande surface*). L’aspartame, révolutionnaire à l’époque, a été l’objet d’études dont quelques unes auraient mis en évidence des risques associés à son utilisation. Face à ces résultats, les agences sanitaires du monde entier, dont la Food and Drug Administration (FDA) et l’Agence française de sécurité alimentaire (ANSES) ont à plusieurs reprises procédé à de nouvelles évaluations et ont toujours confirmé l’absence de dangerosité de l’aspartame aux doses où il est consommé habituellement.
A l’heure actuelle, la dose journalière admissible chez l’homme est de 40 mg/kg de poids corporel en Europe et de 50 mg/kg de poids corporel aux Etats-Unis. Cependant, pour atteindre ce niveau, il faudrait qu’un adulte de 60 kilos ingurgite par exemple trente canettes de Coca-Cola light par jour !!… ce qui semble plutôt improbable.

Le Stévia, nouvel édulcorant naturel mis sur le marché, bénéficie d’une attention bien plus favorable auprès du grand public, ce dernier étant de plus en plus soucieux de se préserver de ce qui est présenté comme des «agressions de la chimie». La découverte du Stévia va contribuer à réduire le rôle de l’aspartame dans cette quête des boissons édulcorées. Le goût du Stévia est particulier et ne plaît pas à tout le monde, comme le goût de l’aspartame. La nouvelle taxation des sodas (y compris le light) va peut-être jouer un rôle également dans la diminution des consommations. Sur le plan des études, jusqu’à ce jour, seules trois études d’intervention de longue durée ont été conduites chez des rongeurs : aucune n’a pu démontrer un effet carcinogène de l’aspartame.
Dans l’étude italienne qui a fait beaucoup de bruit dans les médias, il est à noter que les doses administrées aux souris sont très élevées et sans commune mesure avec toute forme d’exposition par l’alimentation : il faudrait qu’une femme de 60 kg consomme simultanément chaque jour de sa vie, l’équivalent de 10 000 chewing-gums à l’aspartame, plus 40 litres de boissons lights, 200 desserts lactés allégés, 300 sucrettes pour atteindre l’exposition testée! Pour rappel, la consommation d’aspartame par les plus gros consommateurs français des produits édulcorés est de 7% de la dose journalière admissible (DJA). Soit 700 fois moins que les doses utilisées dans l’étude!

Quels enseignements tirer de l’étude italienne ?

Premier fait troublant : aucune différence n’apparaît dans la durée de survie des animaux entre le groupe d’intervention et le groupe placebo…
Deuxième fait troublant : concernant les tumeurs cérébrales, aucune des doses d’aspartame employées n’a été responsable d’une augmentation de l’incidence, au contraire, étonnamment les doses extrêmes d’aspartame s’accompagnaient même d’une
diminution de l’incidence de ce type de tumeurs. Les mauvaises langues concluraient à un effet protecteur…
Troisième et dernier fait troublant : aucune augmentation de l’incidence de la leucémie ou des adénomes n’a été observée à une dose de 4 mg/kg de poids corporel (la dose moyenne chez l’humain oscille entre 2 et 3 mg/kg de poids corporel par jour).
Chez les rats mâles, aucun effet négatif n’était mesurable, mieux encore, l’incidence était à nouveau plus faible que dans le groupe placebo malgré des doses comprises entre 2500 et 5000 mg/kg de poids corporel par jour! En revanche, chez les rats femelles, on observait bel et bien une augmentation significative du risque, ce qui demande certainement confirmation, sans se laisser aller cependant aujourd’hui à des messages aussi alarmistes.

Comme on dit toujours en médecine, c’est la dose qui fait le poison ! L’aspartame est probablement l’additif alimentaire le plus sévèrement contrôlé du marché. Ce dipeptide a en effet fait l’objet de plusieurs centaines d’études toxicologiques. La toxicologie, justement, s’appuie sur le fait que tous les éléments sont toxiques à une dose déterminée. La question n’est donc pas de savoir si l’aspartame est toxique, mais bien à quelle dose l’aspartame ou l’un de ses composants peut se révéler dangereux pour la santé.
Une étude menée par Stegink et al révèle que les apports les plus élevés d’aspartam (de 22 à 34 mg/kg de poids corporel par jour) correspondent à l’équivalent de 11-19 mg/kg de poids corporel de phénylalanine, 10-15 mg/kg de poids corporel d’acide aspartique et 2-4 mg/kg de poids corporel de méthanol. La toxicité du méthanol est liée à son oxydation en formaldéhyde, lui-même transformé en acide formique. L’aspartame n’est pas le seul producteur de méthanol dans la nature. Plusieurs études indiquent que les jus de fruits en contiennent près de 140 mg/litre (contre 55 mg/litre pour une boisson
édulcorée à l’aspartam). Et c’est précisément, selon Soffriti et al, ce fameux méthanol qui serait incriminé dans l’apparition des leucémies et lymphomes…Une hypothèse qui apparaît cependant très fragile.
Dans l’état actuel des connaissances, et jusqu’à preuve du contraire, l’aspartame employé aux concentrations normales ne pose pas de problème pour la santé. L’adage qui dit que « seule la dose fait le poison » s’applique aussi à des aliments naturels comme le beurre et le sucre qui, à des teneurs dépassant 50 à 100 fois les recommandations, exercent certainement des influences plus néfastes que l’aspartame en termes de morbidité et de mortalité.
Cette étude a posé évidemment question et des investigations complémentaires ont été demandées par le ministre de la Santé et ont été menées sur ce sujet par les organismes compétents. En revanche, il est souhaitable d’éteindre le feu attisé par les médias :
Les conséquences de la surcharge pondérale et de l’obésité sur le taux de mortalité ont infiniment plus d’implications pour la santé que de consommer de l’aspartame!

l’aspartam a une DJA (dose journalière autorisée de 40 à 50 mg/kg/poids, soit pour une femme de 60kg : 3000 mg par jour.
Dose habituellement consommée : 2 à 3 mg/kg/poids soit pour une femme de 60kg : 180 mg

Dans l’étude italienne de l’été 2005, les rats étudiés consommaient des doses de 5000 mg/kg/poids. Or, comme on considère dans les expérimentations qu’un homme vaut 5 rats, c’est quant même 500 fois la DJA !
L’aspartame dans les boissons ne doit pas dépasser 600 mg par litre maximum. Difficile de s’y retrouver dans la jungle de l’étiquetage. Si les fabricants ont l’obligation de signaler la présence d’édulcorants et d’indiquer que le produit « contient une source de phénylalanine », ils ne sont pas obligés d’en préciser la teneur.

Certains produits sont totalement édulcorés, d’autres partiellement : nous avons fait pour vous quelques recherches sur les dosages:

Combien de mg d’aspartame ? Voici quelques teneurs :

• 1 sucrette d’édulcorant à l’aspartame contient 22 % d’aspartame (le pouvoir sucrant du produit étant élevé, le reste de l’enrobage du comprimé est du lactose). La gélule pèse 85 mg donc cela donne 18,7 mg d’aspartame pour un comprimé.
• 1 canette (33 cl) de Coca light = 79.2 mg d’aspartame
• 1 litre de Coca light = 240 mg
• 1 litre de Fanta orange-pêche = 87 mg
• 1 litre de Fanta Free Pomme citron vert = 234 mg
• 1 litre de Nestea light pêche blanche = 120 mg
• 1 litre de Fresh mix framboise pamplemousse rose = 94 mg
• 1 litre de Sprite Free = 234 mg
• Actimel aux fruits : 0.01 % d’aspartame soit 10 mg pour un pot de 100g
• Actimel nature : 0.1 % d’aspartame 100 mg pour un pot de 100 g
• Yaourt Taillefine aux fruits : 0.01 % d’aspartame soit 12,5 mg pour un pot de 125 g

Attention au sirop d’agave!

Le sirop d’agave est un produit à la mode mais le diététicien a un avis plus que réservé sur cet édulcorant. Il est vrai que c’est un produit d’origine naturelle mais au même titre que le miel et le sirop d’érable..

Le marketing du « bio » a réussi à faire croire au consommateur que le sirop d’agave a des qualités nutritionnelles exceptionnelles, bien meilleures que le sucre et que bien d’autres édulcorants (moins chers d’ailleurs), que son utilisation est traditionnelle au Mexique, etc. Il est même “bio”, c’est dire !

L’agave est connu pour la fabrication de la téquila au Mexique et Guatemala. Les industriels utilisent les “déchets” de l’agave en les faisant bouillir et en tirant un jus : notre fameux sirop d’agave.

Il faut savoir que le sirop d’Agave est presque aussi calorique que… le sucre ! (4 calories au gramme pour le sucre contre 3,5 pour le sirop d’agave…).

Le sirop d’agave contient beaucoup de fructose et doit être consommé avec modération !.

Il n’est pas bon pour les diabétiques et les personnes suivant un régime amaigrissant car l’index glycémique du sirop d’agave (c’est à dire sa rapidité d’assimilation par le corps humain) est élevé (mais extrêmement variable selon les techniques de fabrication et le degré de maturité des agaves utilisées). Pour certains sirops commercialisés, l’index glycémique est proche de celui… du sucre blanc!

La mode actuelle et le marketing du bio sont tels que les industriels ont réussi à faire du sirop d’agave ce qu’il n’est pas : un produit naturel, bon pour la santé et bon substitutif au sucre blanc…

Qu’est-ce que le sucralose ?

Autorisé comme additif par les autorités sanitaires européennes en 2004, sous le sigle E 955, il est présent dans une grande variété de produits transformés : desserts, boissons alcoolisées, céréales de petit déjeuner…Le sucralose représente 27,9 % du marché des édulcorants. Sa large utilisation est en partie due à ses propriétés physicochimiques : le sucralose a la propriété d’être soluble dans l’éthanol, le méthanol et l’eau, ce qui lui permet d’être utilisé dans des aliments à base d’eau ou des boissons alcoolisées. La dose maximale autorisée en Europe s’élève à 15 mg/ kg de masse corporelle/jour. Actuellement, il n’existe aucune restriction à son utilisation chez les enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou malades. Le sucralose semble le plus sécuritaire des édulcorants mis sur le marché

Le sucralose est un saccharose dont on a remplacé 3 atomes de carbone par 3 atomes de chlore. C’est un composé artificiel qui se présente sous forme de poudre, blanche et inodore, sous forme de comprimés.

Son pouvoir sucrant est 600 à 650 fois supérieur à celui du saccharose.
Il est utilisé comme additif alimentaire. En tant que tel, il est utilisé dans plus de 4 000 produits alimentaires sur le marché tels que des boissons gazeuses, des thés, des cafés, des condiments, des produits de boulangerie, etc.
On peut retenir qu’il est thermostable (non détruit à la chaleur, donc on peut le cuire et son goût résiste à la cuisson), et qu’il est acalorique (sans calorie).
Afin d’être commercialisé, on cherche à imiter la texture et le volume du sucre. Il est alors mélangé avec des agents de charge tels que les maltodextrines (hydrolysats d’amidon) et des édulcorants de charge tels que les polyols.

Il est le 2 ème édulcorant utilisé derrière l’aspartame.

À noter : les édulcorants de synthèse se divisent en 2 catégories : les édulcorants de 1 ère génération (saccharine, cyclamate, aspartame) et les édulcorants de 2 ème génération : sucralose, acésulfame-potassium, néotame et alitame.

 

edulcorants-intenses

  • sur le tableau ci-dessus, le produit nommé Hermesetas a changé de nom il y a peu et s’appelle Ginko à présent!

 

LES EDULCORANTS PEUVENT-ILS AIDER A MAIGRIR?

Remplacer le sucre par un édulcorant peut aider à diminuer les apports caloriques du quotidien. On a mis en évidence la dangerosité des sucres rapides dans l’alimentation moderne et il ne faudrait pas dépasser pour un adulte 10% de ses calories sous forme de glucides simples (15% chez les enfants et adolescents). Les édulcorants intenses utilisés dans le cadre d’un régime équilibré participent à la bonne marche et à la réussite de ce dernier et sont un petit plus lorsqu’il s’agit d’un suivi de diabète.

Sources :

  • Soffritti M et al Eur J Oncol;10:00-00.
  • Linda lettre d’informations nutritionnelles pour diététiciens avertis nov 2024, n° 13
  • Stegink LD. Am J Clin Nutr 1987;46:204-215.
  • Stegink LD et al. J Toxicol Environ Health 1981;7:281-290.
  • The European Food Safety Authority: http://www.efsa.eu.int
  • First Experimental Demonstration of the Multipotential Carcinogenic Effects of Aspartame Administered in the Feed to Sprague-Dawley Rats, Morando, Soffritti, Fiorella Belpoggi, Davide Degli Esposti, Luca Lambertini, Eva Tibaldi, and Anna Rigano
  • http://www.efsa.eu.int/press_room/press_release/1038_en.htm
  • ” HEALTH & FOOD “, numéro 75, Jan/Fév 2006)

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